La Biographie du Saint-poète Toukaram


Shri Shridahar More (Dehukar)

Référence Vijay Lele (traduction anglaise)

Traduction Française : Niharicca Bokil
niharicca.bokil@gmail.com


Chapitre 1
Naissance et Ancêtres

« Gloire à Déhu, le petit bourg où Seigneur Vithoba 1 vit »
       On considère le petit bourg de Déhu situé près de Pune, un lieu béni car le grand Saint-poète de Maharastra Toukaram, y naquit et effectua ses actions divines.
       Déhu, c’est un paradis sur terre, ‘une demeure du divin’. Ce petit bourg brille d’une certaine auréole. On croit que Seigneur Vithoba lui-même y vit.
       La rive de la rivière Indrayani est embellie par le temple de Seigneur Vithoba. Le créateur de cet univers se tient debout ici avec ses mains aux hanches. Rakhumai (Rukmini) est à sa gauche. Le figuier se trouve en face. Garuda (l’aigle), son véhicule, est debout avec ses mains jointes. A l’entrée est le Seigneur Vighnaraj (Ganesha). En dehors sont Seigneur Bhairav (Shiva) et Seigneur Hanuman2. Au sud se trouve le temple de Seigneur Hareshwar et juste près est Ballalvan( un forêt). On pense que c’est un siège de Seigneur Siddheshwar. Les habitants de ce lieu qui récitaient sans cesse le nom divin étaient sans doute bénis et chanceux. Tel fut le petit bourg de Déhu à l’époque de Toukaram.
       Une centaine d’ans avant Toukaram, ses ancêtres, Vishwambhar vivait à Déhu. Toute la famille dut sa fidélité religieuse à Seigneur Vithoba. Le pèlerinage (Pandharpour Wari) pendant les mois saints d’Aashadh et Karkit fut une tradition dans la famille Vishwambhar depuis ses ancêtres. Ce fut sa foi inébranlable et sa dévotion ferme qui força Seigneur Vithoba à s’accourir de Pandharpour à Déhu comme la dévotion exemplaire de Pundalik auparavant l’attira de Vaikunth3 à Pandharpour.
       Ce fut le mois d’ Aashadh (quatrième mois du calendrier hindou) shudh Dashmi(le dixième jour de la lune croissante), le Seigneur Vithoba apparut dans le rêve de Vishwambhar pour lui informa de son arrivée là-bas puis, il s’en alla à la retraite dans un bosquet de mangue. Le lendemain, Vishwambhar entra dans le bosquet de mangue avec d’autres villageois et trouva les idoles de Vithoba et Rakhumai qu’il emmena chez lui et les plaça dans son autel. La nouvelle de l’apparition des idoles divines répandit très vite dans le bourg et les gens commencèrent à arriver en masse pour payer l’obéissance. Au fur et à mesure que la foule des dévots augmenta, alors, une fête annuelle devint une particularité de ce bourg Déhu. Aussitôt, on légua une parcelle de terrain à Vishwambhar afin d’entreprendre le dépens de cette fête. Ainsi de suite, un pèlerinage était organisé tous les shudh Ekadashi (le onzième jour de la lune croissante).
       Malheureusement, après le décès de Vishwambhar, ses fils, Hari et Mukund ne s’intéressèrent guère à tradition religieuse et ils rejoignirent l’armée, leur vocation d’antan. Ils quittèrent Déhu avec leur famille. Ils cherchèrent le parrainage royal et devinrent les officiers de l’armée royale de l’époque. Leur mère Amabai n’approuva pas de cette décision. Le Seigneur Vithoba lui-même fut mécontent de leurs comportements. Il apparut dans le rêve de leur mère et communiqua son chagrin sur la situation, « Je quittai Pandharpour et vint à Déhu pour toi, mais toi, tu décidas de m’abandonner dans la quête du parrainage royal. Ce n’est pas juste. Vous devriez retourner à Déhu» dit-il. Amabai partagea le souhait du Seigneur Vithoba avec ses fils. Elle essaya de les persuader de revenir à Déhu. Mais, eux, ils ne firent pas attention à cet avertissement.
       Mais dans un coup de destin, l’Etat fut bientôt envahi par l’étranger où les deux frères trouvèrent leur mort en combattant l’ennemi. La femme de Mukund décida de se brûler sur le bûcher de son mari comme Sati. La femme de Hari fut enceinte au moment de sa mort sur le champ de bataille. Donc, Amabai retourna à Déhu avec elle. Bientôt, elle envoya sa belle-fille chez ses parents pour l’accouchement. Enfin, Amabai se consacra sa vie au service du Seigneur Vithoba. La veuve d’ Hari donna naissance à un fils, qui s’appela Vitthal. Le fils de Vitthal fut Padaji, puis le fils de Padaji fut Shankar, le fils de Shankar fut Kanhoba et le fils de Kanhoba fut Bolhoba. Bolhoba eut trois fils : Savji l’ainé, puis Toukaram le cadet et Kanhoba le benjamin. La famille dans laquelle Toukaram naquit, fut sans doute très pieuse.
« Que la famille et la terre furent vénérables où les disciples de Dieu naquirent »
       La famille de Toukaram appartint à la caste des guerriers (Kshatriya). Ses ancêtres devinrent les martyres dans le combat sur le champ de bataille. La famille fut très cultivée et pieuse. L’adoration de Vithoba fut une tradition depuis des générations ainsi que le pèlerinage annuel à Pandharpour. La famille eut une réputation d’être prêteur sur gages (mahajan) et également posséda la terre agricole et entreprit le commerce. La famille eut aussi deux maisons (wada) à Déhu : l’une pour la résidence et l’autre dans le centre-ville pour le commerce. Tout le monde dans le village les respecta. On les appela kunbi (communauté agricole) car ils travaillèrent dans l’agriculture et le commerce (Vani). Cependant, Toukaram renonça tout, c’est pourquoi on l’appela gosavi(un faquir). Néanmoins, son nom de famille fut ‘More’ et pas ‘Gosavi’, cela fut un titre honorifique.
       Mais à l’époque la communauté vaishya (commerçants) se déplaça en bas dans la hiérarchie de la caste, ainsi, on les associa parmi les shoudras (la caste la plus basse de l’échelle sociale). Plus tard à l’époque de Jnandev, on compta même les kshatriyas (commerçants) parmi les shoudras. Sauf les deux varnas (castes) restèrent : les brahmanes (les prêtres) et les shoudras (intouchables). Ainsi Toukaram devint shoudra.

1 Manifestation de Vishnou
2 Dieu Singe
3 le paradis Vishnouite

Chapitre 2

Situation Politique, Sociale et Religieuse dominante à l’époque