La Biographie du Saint-poète Toukaram


Chapitre 5
L’inspiration à la poésie

‘En me réveillant du rêve,
Pandurang (Vithoba) accompagné de Namdev,
Me demanda de commencer la versification,
Sans s’attarder, pour le bien de l’humanité.

       Le message fut clair. Grâce à la faveur divine, Toukaram avait obtenu la libération (moksha), le moment était venu donc, pour diffuser cette bénédiction parmi tous. Il était inspiré pour faire la versification. .

‘J’ étais donc inspiré pour faire la versification et mentalement,
je demandai la grâce aux pieds de Vithoba’

        Les psaumes coulaient de sa bouche et les gens l’écoutaient attentivement. Ses psaumes furent lucides et résumèrent les Shrutis (la révélation divine telle qu’elle a été entendues par les premiers poètes) et shastras (textes anciens). Une fois Toukaram fit ses chants à Alandi au temple de Jnandev. Quand un érudit nommé Rameshwar Bhat entendit ses chants, il fut surpris de trouver l’essence même de Bhagwad Gîta et de Bhagwat dans une langue vernaculaire (prakrit) d’une façon limpide. Il n’approuva pas cette sorte de simplification et il le dénonça avec véhémence. Il dit, «Tu es shoudra (l’intouchable), tes psaumes éclaircissent le sens de Vedas, ce n’est pas acceptable, c’est une hérésie si tu les récites. Qui t’a autorisé à chanter ?». Toukaram dit, « ce n’est pas moi, c’est la divinité qui veut transmettre ce message, ma bouche n’est qu’une moyenne. Ces psaumes ne sont pas les miens ni leur langue. Je ne suis pas si habile ; c’est la volonté de Namdev et de Seigneur Vithoba qui me fait parler. Ils m’ont demandé la versification » Mais Rameshwar ne s’apaisa pas. Il ordonna à Toukaram à jeter les vers dans la rivière. «Dans le cas où ce sont les commandes divines, Dieu les garderait», dit-il.
        Puis, il informa au chef du village (patil) de cet écart de conduite. Le chef du village était fâché et les gens du village enragèrent.
      ‘Où dois-je aller?’
Comment vivre dans ce village ?,
Le chef et les gens du village sont furieux’

       Toukaram noya tous ses livres de verset dans Indrayani comme il fit d’autrefois avec les billets de gages de ses emprunteurs.
‘En noyant les vers dans les eaux, me voici à la rive d’Indrayani’
        Toukaram fut inconsolable. Les gens se moquèrent de lui en disant qu’il fut imposteur. En se trouvant sans défense, il lança un appel perçant devant le temple.Une résolution ferme et esprit éveillé. Treize jours se passèrent mais aucune intervention n’arriva.
‘Treize jours se sont passés,
Ne vous entendez pas,
Touka dit :
Je sacrifie ma vie à tes pieds.

        Entre-temps Rameshwar Shastri, en dénonçant les exploits de Toukaram, partit d’Alandi et vint à Panchavtapi. Il entra à la source de Nagzari (ruisseau) pour se baigner. Quand il se baigna, un fakhir vint chercher l’eau. Il demanda des renseignements à propos de lui car il n’avait pas le sentiment de bien connu «vous êtes qui, d’où venez-vous?» Mais en se rencontrant un musulman, Rameshwar ne s’intéressa pas à un échange. Il mit ses doigts dans ses oreilles et plongea dans la profondeur de l’eau. Ses comportements enragèrent le fakhir Siddha (une personne réalisé) qui lui jeta un sort. Dès qu’il fut sorti de l’eau, son corps commença à réchauffer. Il porta ses vêtements mouillés et se hâta vers Alandi pour expier le sort de Fakhir.
       Pendant ce temps, Seigneur Vithoba rendit visite déguisée en enfant à Déhu la treizième nuit et Il assura à Toukaram qu’il avait gardé ses livrets de psaumes sous l’eau pendant treize jours et ils remontèrent à la surface lendemain. Certains dévots eurent la même révélation divine et ils allèrent à la rive d’Indrayani le lendemain. Et Voilà, quel miracle, tous les livres de psaumes remontèrent à la surface ! Tous les bons nageurs se plongèrent immédiatement dans le ruisseau et apportèrent les livrets à la rive. A leur surprise tous les livres étaient épargnés de l’eau, ils n’étaient pas même mouillés.
        Toukaram demanda pardon au Seigneur Vithoba pour ses supplications inutiles.
              A Alandi, Rameshwar Shastri eut une vision dans son rêve où Jnandev révéla, ‘Ta souffrance est dûe à ta dénonciation de Toukaram. Pour expier, il faut aller à Déhu et le rencontrer’
Rameshwar, suivit le conseil et partit pour Déhu. Quand Toukaram apprit de l’arrivée de Rameshwar, il écrivit, un psaume dédié à ce savant. Il l’envoya avec son disciple. En lisant ce psaume la douleur de Rameshwar disparut.
            ‘Quand l’esprit n’est pas agité un adversaire devient un ami, Même les animaux et les serpents ne touchent pas cette personne, Le bonheur s’ensuit, le feu est aussi apaisé’
Puis Rameshwar vint à Dehu pour rencontrer Toukaram et resta pour écouter son Keertan.
        Quand Angadshah entendit la nouvelle de la guérison de Rameshwar. Il fut jaloux. Il arriva chez Touka pour le fait souffrir. Il frappa à la porte de Toukaram et demanda l’aumône. Sa fille mit une pincée de farine dans son bol, mais la quantité élargit et déborda du bol. Il rendit compte vite le pouvoir spirituel de Toukaram. Puis il regarda Toukaram avec vénération et resta à Déhu pendant son discours et Keertan.
       Ainsi on voit, les intellectuelles et les savants s’inclinèrent avec dévotion aux pieds de Toukaram. Peu à peu, cette nouvelle de récupération des livrets répandit partout. Toukarma était sauvé de disgrâce et ses psaumes s’avèrent être indestructible. Le Grand Seigneur montra sa forme visible pour permettre Toukaram à continuer ses discours et ses keertans.

Chapitre 6

Les deux Moines